Charles-Erico Nicola
Né à Bâle en 1907, et de nationalité hollandaise, Charles-Erico Nicola vécut à Lausanne dès l’âge de six ans, puis dès 1935 dans sa propriété des Bois Chamblard à Buchillon. Il fit ses études à l’Université de Lausanne en géophysique et météorologie et obtint une licence en sciences. Il a par la suite travaillé sur les questions de mesures météorologiques dans plusieurs pays, dont les Pays-Bas et l’Indonésie.
En créant en 1936 le Laboratoire de recherches physico-météorologiques des Rochers de Naye, à 2000 mètres au-dessus du Lac Léman, il a pu étudier l’influence du relief sur les vents en fonction des variations des températures sur les versants ainsi que du micro-climat des pentes. Spécialisé dans les instruments pour la mesure de l’atmosphère, il a été particulièrement sensibilisé aux relations entre terre et air.
Durant la Deuxième Guerre mondiale, le futur colonel de l’armée des Pays-Bas s’en alla rejoindre la reine de Hollande en Grande-Bretagne afin de résister à l’Allemagne nazie. La guerre terminée, il revint à Buchillon où il passa une grande partie de son temps à réunir, dans sa belle propriété où poussent des essences rares, des scientifiques, des politiques et des penseurs de renommée internationale, attachés à la cause de la paix et de l’environnement.
Nicola a également joué un rôle important dans l’implantation en Suisse de l’Union météorologique internationale (plus tard Organisation Météorologique Mondiale), de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature ainsi que du WWF (World Wildlife Fund). Nicola et ses amis ont réussi à convaincre les autorités responsables que le bassin Iémanique était I’endroit indiqué pour ces organisations internationales.
L’entretien réalisé avec Charles-Erico Nicola en 1994 pour la revue Architecture & Comportement permet de mieux saisir la vision de cet humaniste précurseur d’une réflexion écologique sur la place de l’homme dans l’environnement.